Les Miserables Tome IV.pdf

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The Project Gutenberg EBook of Les misérables Tome IV, by Victor Hugo
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Title: Les misérables Tome IV
L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis
Author: Victor Hugo
Release Date: January 15, 2006 [EBook #17518]
[Date last updated: April 13, 2006]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Les Misérables
Victor Hugo
Tome IV—L'IDYLLE RUE PLUMET ET L'ÉPOPÉE
RUE SAINT-DENIS
(1862)
TABLE DES MATIÈRES
Livre premier—Quelques pages d'histoire
Chapitre I--Bien coupé
Chapitre II--Mal cousu
Chapitre III--Louis-Philippe
Chapitre IV--Lézardes sous la fondation
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Chapitre V--Faits d'où l'histoire sort et que l'histoire ignore
Chapitre VI--Enjolras et ses lieutenants
Livre deuxième—Éponine
Chapitre I--Le Champ de l'Alouette
Chapitre II--Formation embryonnaire des crimes dans l'incubation des prisons
Chapitre III--Apparition au père Mabeuf
Chapitre IV--Apparition à Marius
Livre troisième—La maison de la rue Plumet
Chapitre I--La maison à secret
Chapitre II--Jean Valjean garde national
Chapitre III-- FOLIIS AC FRONDIBUS
Chapitre IV--Changement de grille
Chapitre V--La rose s'aperçoit qu'elle est une machine de guerre
Chapitre VI--La bataille commence
Chapitre VII--À tristesse, tristesse et demie
Chapitre VIII--La cadène
Livre quatrième—Secours d'en bas peut être secours d'en haut
Chapitre I--Blessure au dehors, guérison au dedans
Chapitre II--La mère Plutarque n'est pas embarrassée pour expliquer un phénomène
Livre cinquième—Dont la fin ne ressemble pas au commencement
Chapitre I--La solitude et la caserne combinées
Chapitre II--Peurs de Cosette
Chapitre III--Enrichies des commentaires de Toussaint
Chapitre IV--Un cœur sous une pierre
Chapitre V--Cosette après la lettre
Chapitre VI--Les vieux sont faits pour sortir à propos
Livre sixième—Le petit Gavroche
Chapitre I--Méchante espièglerie du vent
Chapitre II--Où le petit Gavroche tire parti de Napoléon le Grand
Chapitre III--Les péripéties de l'évasion
Livre septième—L'argot
Chapitre I--Origine
Chapitre II--Racines
Chapitre III--Argot qui pleure et argot qui rit
Chapitre IV--Les deux devoirs: veiller et espérer
Livre huitième—Les enchantements et les désolations
Chapitre I--Pleine lumière
Chapitre II--L'étourdissement du bonheur complet
Chapitre III--Commencement d'ombre
Chapitre IV--Cab roule en anglais et jappe en argot
Chapitre V--Choses de la nuit
Chapitre VI--Marius redevient réel au point de donner son adresse à Cosette
Chapitre VII--Le vieux cœur et le jeune cœur en présence
Livre neuvième—Où vont-ils?
Chapitre I--Jean Valjean
Chapitre II--Marius
Chapitre III--M. Mabeuf
Livre dixième—Le 5 juin 1832
Chapitre I--La surface de la question
Chapitre II--Le fond de la question
Chapitre III--Un enterrement: occasion de renaître
Chapitre IV--Les bouillonnements d'autrefois
Chapitre V--Originalité de Paris
Livre onzième—L'atome fraternise avec l'ouragan
Chapitre I--Quelques éclaircissements sur les origines de la poésie de Gavroche.
Influence d'un académicien sur cette poésie
Chapitre II--Gavroche en marche
Chapitre III--Juste indignation d'un perruquier
Chapitre IV--L'enfant s'étonne du vieillard
Chapitre V--Le vieillard
Chapitre VI--Recrues
Livre douzième—Corinthe
Chapitre I--Histoire de Corinthe depuis sa fondation
Chapitre II--Gaîtés préalables
Chapitre III--La nuit commence à se faire sur Grantaire
Chapitre IV--Essai de consolation sur la veuve Hucheloup
Chapitre V--Les préparatifs
Chapitre VI--En attendant
Chapitre VII--L'homme recruté rue des Billettes
Chapitre VIII--Plusieurs points d'interrogation à propos d'un nommé
Le Cabuc qui ne se nommait peut-être pas Le Cabuc
Livre treizième—Marius entre dans l'ombre
Chapitre I--De la rue Plumet au quartier Saint-Denis
Chapitre II--Paris à vol de hibou
Chapitre III--L'extrême bord
Livre quatorzième—Les grandeurs du désespoir
Chapitre I--Le drapeau—Premier acte
Chapitre II--Le drapeau—Deuxième acte
Chapitre III--Gavroche aurait mieux fait d'accepter la carabine d'Enjolras
Chapitre IV--Le baril de poudre
Chapitre V--Fin des vers de Jean Prouvaire
Chapitre VI--L'agonie de la mort après l'agonie de la vie
Chapitre VII--Gavroche profond calculateur des distances
Livre quinzième—La rue de l'Homme-Armé
Chapitre I--Buvard, bavard
Chapitre II--Le gamin ennemi des lumières
Chapitre III--Pendant que Cosette et Toussaint dorment
Chapitre IV--Les excès de zèle de Gavroche
Livre premier—Quelques pages d'histoire
Chapitre I
Bien coupé
1831 et 1832, les deux années qui se rattachent immédiatement à la Révolution de Juillet, sont
un des moments les plus particuliers et les plus frappants de l'histoire. Ces deux années au
milieu de celles qui les précèdent et qui les suivent sont comme deux montagnes. Elles ont la
grandeur révolutionnaire. On y distingue des précipices. Les masses sociales, les assises
mêmes de la civilisation, le groupe solide des intérêts superposés et adhérents, les profils
séculaires de l'antique formation française, y apparaissent et y disparaissent à chaque instant à
travers les nuages orageux des systèmes, des passions et des théories. Ces apparitions et ces
disparitions ont été nommées la résistance et le mouvement. Par intervalles on y voit luire la
vérité, ce jour de l'âme humaine.
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Cette remarquable époque est assez circonscrite et commence à s'éloigner assez de nous pour
qu'on puisse en saisir dès à présent les lignes principales.
Nous allons l'essayer.
La Restauration avait été une de ces phases intermédiaires difficiles à définir, où il y a de la
fatigue, du bourdonnement, des murmures, du sommeil, du tumulte, et qui ne sont autre chose
que l'arrivée d'une grande nation à une étape. Ces époques sont singulières et trompent les
politiques qui veulent les exploiter. Au début, la nation ne demande que le repos; on n'a
qu'une soif, la paix; on n'a qu'une ambition, être petit. Ce qui est la traduction de rester
tranquille. Les grands événements, les grands hasards, les grandes aventures, les grands
hommes, Dieu merci, on en a assez vu, on en a par-dessus la tête. On donnerait César pour
Prusias et Napoléon pour le roi d'Yvetot.»Quel bon petit roi c'était là!» On a marché depuis le
point du jour, on est au soir d'une longue et rude journée; on a fait le premier relais avec
Mirabeau, le second avec Robespierre, le troisième avec Bonaparte, on est éreinté. Chacun
demande un lit.
Les dévouements las, les héroïsmes vieillis, les ambitions repues, les fortunes faites
cherchent, réclament, implorent, sollicitent, quoi? Un gîte. Ils l'ont. Ils prennent possession de
la paix, de la tranquillité, du loisir; les voilà contents. Cependant en même temps de certains
faits surgissent, se font reconnaître et frappent à la porte de leur côté. Ces faits sont sortis des
révolutions et des guerres, ils sont, ils vivent, ils ont droit de s'installer dans la société et ils s'y
installent; et la plupart du temps les faits sont des maréchaux des logis et des fourriers qui ne
font que préparer le logement aux principes.
Alors voici ce qui apparaît aux philosophes politiques.
En même temps que les hommes fatigués demandent le repos, les faits accomplis demandent
des garanties. Les garanties pour les faits, c'est la même chose que le repos pour les hommes.
C'est ce que l'Angleterre demandait aux Stuarts après le protecteur; c'est ce que la France
demandait aux Bourbons après l'Empire.
Ces garanties sont une nécessité des temps. Il faut bien les accorder. Les princes les
«octroient», mais en réalité c'est la force des choses qui les donne. Vérité profonde et utile à
savoir, dont les Stuarts ne se doutèrent pas en 1660, que les Bourbons n'entrevirent même pas
en 1814.
La famille prédestinée qui revint en France quand Napoléon s'écroula eut la simplicité fatale
de croire que c'était elle qui donnait, et que ce qu'elle avait donné elle pouvait le reprendre;
que la maison de Bourbon possédait le droit divin, que la France ne possédait rien; et que le
droit politique concédé dans la charte de Louis XVIII n'était autre chose qu'une branche du
droit divin, détachée par la maison de Bourbon et gracieusement donnée au peuple jusqu'au
jour où il plairait au roi de s'en ressaisir. Cependant, au déplaisir que le don lui faisait, la
maison de Bourbon aurait dû sentir qu'il ne venait pas d'elle.
Elle fut hargneuse au dix-neuvième siècle. Elle fit mauvaise mine à chaque épanouissement
de la nation. Pour nous servir du mot trivial, c'est-à-dire populaire et vrai, elle rechigna. Le
peuple le vit.
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